Le 02 avril 2019, nous commémorons la journée internationale de l’autisme, marqueur annuel de l’inaction gouvernementale. De quinquennat en quinquennat, nous faisons toujours le même constat : La France a 40 ans de retard, et elle n’est pas prête à les rattraper.
A chacune de ces fêtes annuelles, nous avons toujours droit à de nouvelles annonces politiques pleines d’espoir, à la sortie de gadgets marketing coûteux et en tout genre (plateformes, annuaires de l’autisme, spots…), à la petite visite de la déléguée interministérielle dans un centre, une école, un salon…Suivie de près par la ministre du handicap qui vient nous parler du mythe de l’inclusion ou de l’hypothétique avenir pour les personnes autistes, grâce à l’argent investi dans la Recherche…Alors que pendant ce temps-là, les centres de diagnostic affichent un délai de 2 à 3 ans d’attente, que les parents ne trouvent pas de médecins réellement spécialisés, que les avs manquent, que les formations des personnels concernés sont toujours aussi anecdotiques; Et que les chiffres de cette mythique inclusion scolaire ou professionnelle reste anecdotique avec moins de 20% d’enfants autistes à l’école; Et 1% à 2% de personnes autistes qui travaillent.
Cette année, le décalage entre le discours du gouvernement et la situation sur le terrain est encore plus flagrant. Les petites associations, non subventionnées, se retrouvent démunies sur tout le territoire face à la multitude de dossiers (Manque de professionnels spécialisés, coût exorbitant et non remboursé de la prise en charge, manque d’AVS. Discriminations diverses; Signalements et placements abusifs…).
De plus un véritable marché de l’autisme s’est développé, avec des tarifs coûteux des professionnels en libéral, toutes sortes d’arnaques farfelues (fausses formations, méthodes ou traitements biomédicaux non validés, hypno-autisme, auriculothérapie…). Voilà pourquoi l’association SOS autisme France a souhaité lancer l’alerte à travers ce film.
Et montrer la réalité à laquelle les familles sont confrontées : Des Centres ressources qui ne répondent pas ou qui sont débordés; Des hôpitaux, des cmp, des cmpp qui n’ont plus de rendez-vous; Des centres de diagnostic avec un délai minimum de 2 ans en île de France et de 3 ans parfois comme en région (Bretagne); Un Ordre des Médecins qui reconnait lui-même le désastre de la situation et des professionnels des ARS (Agences régionales de Santé) ou de l’Education nationale (Enseignants et AVS), à bout.
Alors pourquoi inaugurer une nouvelle plateforme d’informations et d’écoute pour les familles qui a coûté en fonds publics et privés 500 000€ pour diriger les familles, soit vers des hôpitaux surchargés, soit vers des thérapeutes hors de prix et à la charge des parents !
Le rapport de l’ONU, passé inaperçu dans les Médias, le confirme : L’autisme en France a toujours 40 ans de retard parce que l’argent public est gaspillé, et que la politique du handicap est toujours la même, celle de mesurettes en matière de réformes mais servies par des campagnes de communication et de marketing mensongères.
Alors cette année SOS autisme France ne participera pas à la mascarade de la journée de l’autisme préférant interpeller l’Ordre des Médecins, Madame les Ministres de la Santé, la secrétaire d’Etat au Handicap, Madame Compagnon, chargée du dossier Autisme, Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat à la protection de l’Enfance..parce qu’il est temps de créer une véritable prise en charge de l’autisme en France.