A comme Autisme

L’autisme est un syndrome neuro-développemental. Il fait partie des troubles envahissants du développement (TED) dont la définition a beaucoup évolué depuis les trente dernières années.

Selon la définition de la Haute Autorité de Santé, ces troubles se caractérisent par « des altérations qualitatives des interactions sociales réciproques et des modalités de communication et de langage, ainsi que par un répertoire d’intérêts et d’activités restreint, stéréotypé et répétitif ». Ces troubles envahissent la personne, tant dans son développement que dans son fonctionnement. Même si les personnes autistes présentent des troubles communs, chaque autiste se développe et progresse différemment. L’autisme semble donc pluriel et revêt plusieurs formes dont le syndrome d’Asperger.

Le syndrome d’Asperger, dont le nom vient du psychiatre Hans Asperger (1906-1980), est une forme d’autisme qui se caractérise par des difficultés significatives dans les interactions sociales et par des intérêts spécifiques ou des comportements et rituels répétitifs. Il se différencie des autres formes d’autisme par l’absence de déficit intellectuel. Certains autistes savants ont développé des compétences hors norme qui les font exceller dans certains domaines comme les mathématiques, l’informatique, la comptabilité, la musique…

A l’origine, l’autisme, une notion inventée en 1911 par le psychiatre Eugene Bleuler, désignait une des manifestations secondaires de la schizophrénie chez le jeune adulte. Il faudra attendre l’Etude du pédopsychiatre Léo Kanner en 1943 pour comprendre que les différents troubles de l’intelligence et du comportement sont les symptômes d’un même syndrome. Il se réapproprie alors le terme d’autisme en mettant l’origine précoce de la maladie, et en détachant définitivement tout lien avec la schizophrénie. Le terme « d’autisme infantile précoce » voit le jour et deviendra par la suite « l’autisme de Kanner ».

La  publication de «La Forteresse vide » du psychologue Bruno Bettelheim, en 1967, marquera un tournant. Et l’autisme sera décrit comme « une maladie psychique » provoquée par une « mère frigidaire » et maltraitante. Pendant des années, les personnes autistes seront « soignées » en hôpital de jour à l’aide de neuroleptiques. Mais il faudra attendre 2012 pour que la Haute Autorité de Santé conseille les méthodes ABA, TEACH, PECS…qui stimulent l’enfant autiste.

Les causes de l’autisme sont encore mal connues mais plusieurs pistes ont été évoquées.

Une piste génétique : ces dernières années, plusieurs études ont identifié des mutations génétiques qui seraient responsables de certaines formes d’autisme.

Une piste neurologique : mise en lumière par l’IRM, une mauvaise connexion fonctionnelle a été identifiée entre le cortex visuel du lobe temporal (responsable d’analyser les expressions faciales de ses interlocuteurs) et le cortex préfrontal (responsable de la communication sociale et des émotions).

Une piste environnementale : Les perturbateurs endocriniens sont régulièrement pointés du doigt. Plusieurs études ont démontré l’incidence de nombreux produits chimiques sur les hormones thyroïdiennes nécessaires au bon développement des tissus cérébraux.

Quelques chiffres

Ce syndrome toucherait 600 000 personnes en France dont 250 000 enfants.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter :

https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_468812/fr/trouble-du-spectre-de-l-autisme-signes-d-alerte-reperage-diagnostic-et-evaluation-chez-l-enfant-et-l-adolescent

www.sosautismefrance.fr

Par Sandra Rosenfeld

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Separator image Publié dans l'ABC.