Ateliers Théâtre

Ateliers Théâtre inclusif, animés par le comédien Stéphane Valensi

Stéphane Valensi est comédien et metteur en scène. Il anime chaque semaine bénévolement des ateliers de théâtre inclusifs. Il joue actuellement au théâtre, le Square de Marguerite Duras. 

Vous dirigez des ateliers inclusifs de théâtre avec des enfants précoces, autistes, dys…créés par l’association SOS autisme France, est-ce que le théâtre est un bon outil d’inclusion ?

Le théâtre permet d’affirmer sa singularité. Pour exister en tant que comédien, l’artiste cultive sa différence. Lorsque l’on monte sur scène, c’est parce que l’on a quelque chose de spécifique à dire qui nous pousse à affirmer un geste artistique. Donc les personnes en situation de handicap ont une richesse de plus sur une scène, pas quelque chose de moins. Chaque enfant différent a sa poésie, sa rareté, et le théâtre accueille à bras ouverts sa singularité. Il est porté aussi par le regard d’autrui qui ouvre des brèches en lui de confiance. Ces personnes peuvent s’exprimer en toute liberté sur une scène de théâtre. Et cette expression théâtrale donne une autorité à leur différence. Lorsque je les fais travailler, je les dirige vers ce qu’il y a de plus rare en eux, parce que c’est cela même qui intéressera et touchera le spectateur, au-delà du texte. Et lorsque tous ces enfants avec leur spécificité propre travaillent ensemble, c’est une formidable façon de travailler à l’inclusion.

Dans la pièce que vous jouez en ce moment, le Square, de Marguerite Duras, mis en scène par Gérard Elbaz, vous abordez aussi la différence, celle de la différence sociale…

Cette pièce politique qui date des années 50, parle de la lutte des classes. Marguerite Duras aborde leur isolement et leur lutte au travers de cette différence sociale, qui les place au ban de la société. L’histoire tourne autour d’une domestique et d’un représentant de commerce. Ces deux personnages se rencontrent dans un square. Un lieu, qui va leur permettre de s’affranchir de leur condition grâce à la poésie. Leur différence, leur appartenance à une classe précaire,  est regardée par le reste de la société comme un non-statut, une invisibilité. Le personnage féminin espère que sa condition de travail, avec son lot d’humiliations, va s’aggraver parce que c’est ce qui lui permet de résister. Elle va aussi au bal parce qu’elle sait qu’un bon mariage pourrait lui permettre de sortir de sa condition. Alors que le représentant de commerce n’espère rien et ne lutte pas. Il se contente des choses simples de la vie sans se révolter. Il est sensible aux saisons qui changent, à la simple vue de cerises sur le marché… Cela suffit à le réconcilier avec l’existence. Et il vit sa différence comme une situation immuable.

Vous êtes formateur, et vous faites travailler des comédiens, est-ce que le travail avec vos élèves en situation de handicap, est différent ?

Je suis davantage à leur écoute et me montre pédagogue, en réexpliquant les choses parfois. Je respecte aussi leur rythme, leur besoin de s’isoler quelques secondes. Mais non, je les forme à devenir comédiens comme les autres, un point c’est tout.  Je leur fais jouer les grands auteurs comme Molière, et leur handicap apporte énormément au texte parce que toutes ces personnes ont une créativité sans limite.

Comment s’inscrire à ces ateliers inclusifs de théâtre ?

Il suffit de contacter l’association SOS autisme France et de s’inscrire pour les deux sessions. La première se déroule à Courbevoie, animés par l’artiste Sylvia Renard, tous les vendredi à 17H30. Quant à moi, j’anime la seconde au conservatoire de Levallois-Perret tous les samedis de 16 à 18H.

 

 

 

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